À propos
Le silence et les contretemps guident ma pratique photographique. Celle-ci s’articule en filigrane entre la fiction, l’autobiographie et le politique.* Je suis une passeuse d’images qui rencontre des lieux, des histoires et des non-dits. Loin d’utiliser une manière descriptive, je me concentre sur des projections sensorielles et non verbales pour isoler des fragments qui questionnent nos relations avec le vivant. J’accorde de l’importance aux choix de mise en espace des images, qu’ils soient physiques ou éditoriaux ; cherchant une manière de rendre tangibles des mondes hypersensibles, fantasmés et sinueux.
* ce qui relève de l’être politique, des conditions communes d’existence.
Mes recherches sont toujours nourries par les histoires que l’on me raconte de façon fortuite, les récits privés deviennent des histoires communes. L’usage du médium photographique me permet alors d’explorer et de questionner les relations invisibles ; ce que l’indicible peut nous divulguer, ce que l’on peut comprendre lorsque l’on se place à contretemps. Par la construction d’images, je m’éloigne d’une volonté de traduire la réalité, je cherche davantage des interactions entre le réel et la fiction qui s’en soustrait, happée par l'envie de déployer l’espace et le temps.
L’editing occupe une place importante dans ma pratique, sans avoir peur d'abîmer les images, certaines se transforment et d’autres restent stables. Je construis et déconstruis la matière photographique ; la transforme, reprends les choses par étapes avec une temporalité assez longue. Mon travail, bien que parfois sectionné, s’étend davantage en tant qu’ensemble, ce n’est pas par succession que je procède : les images sont interdépendantes.
En parallèle, je me suis formée durant deux ans aux spécificités éditoriales, en intégrant une formation artistique transversale orientée vers la conception et la fabrication d’objets imprimés. Celle-ci m’a permis de développer une pratique éditoriale plurielle. Cet apprentissage est validé par un DNSEP mention éditions obtenu en Juin 2022.
Tout juste diplômée, je mène depuis une recherche au long cours, toujours en quête d’infra-politique, je prends pour appui la proposition de Judith Butler « une partie de ce que je suis est faite des traces énigmatiques des autres ». M’interrogeant en premier lieu sur les phénomènes d’érosion, à la recherche d’analogies entre roches, ruines, relations et individualité.
cv